"Coup de foudre à rebours"

Publié le par Ephedra

Vous vous êtes vus une ou deux fois. Vous craquez pour lui, lui pas. En amour, une histoire qui a mal commencé peut-elle bien se terminer ? Est-ce que même si, sans parler du grand amour, une envie d’aller de l’avant n’est pas là dès le début, les choses peuvent quand même évoluer positivement, autrement ? Cette question, on se l’est toutes posée un jour. Il est bien évidemment impossible d’apporter une réponse tranchée là-dessus, mais je voulais quand même, pour remonter le moral de certaines, soumettre à votre lecture ce petit témoignage pour dire que oui, c’est parfois possible. Ci-dessous donc, l’extrait d’un mail que m’avait envoyé un garçon, avec qui j’avais eu une petite amorce d’histoire, à une époque où lui n’était pas du tout dedans. On s’est revus, et là, il a peu à peu changé d’avis, il explique assez bien comment :

 

« Je me sentais donc vide quand on a eu notre « amorce d’histoire avortée », je ne t’ai pas vue tout simplement, je m’en suis à peine voulu, prenant ça comme la démonstration que je m’étais définitivement coupé de tout, me confortant dans l’idée que les autres - et toi en l’occurrence - pouvaient très bien continuer de vivre sans moi. C’est ce dont je me suis rendu compte d’ailleurs - merde ! - quand je t’ai revu quelques mois après, avec ton nouveau copain. J’étais content, comme un masochiste qui aime voir le spectacle de sa relégation. Et puis on s’est recroisé et là, je t’ai vue, je t’ai sentie, j’ai été maladroit, je voulais mais je ne savais plus comment m’y prendre pour dire, faire comprendre. On s’échangeait parfois des bisous au moment de se dire au revoir. Je me disais quand même que t’étais bizarre aussi à te contenter de ces bisous et puis à t’en aller comme tu étais venue. Je n’avais pas l’idée d’une quelconque relation, ni épisodique ni continue, je ne savais pas comment faire tout simplement, et puis je me disais que tu avais quelqu’un, toujours le même ou un autre. Je n’avais toujours pas la force… de forcer les choses, mais ce que je ressentais pour toi montait au fur et à mesure de nos rencontres et de ce que je découvrais, un peu, de toi, ce qui n’est pas facile vu que tu as un don pour faire parler les autres mais une sacrée difficulté pour parler de toi. Je crois que moi je t’ai donné l’impression de parler facilement et d’être un animal social acceptable : là je te renvoie à ce que j’ai dit plus haut et puis c’est vrai que l’âge, la maturité et le détachement aidant... je vois de moins en moins de raison de cacher les choses pour me présenter sous un bon côté – une autre de mes tares originelles. Et puis, si je dois rencontrer quelqu’un, je suis prêt à tout balancer. A l’autre après de prendre ce qu’elle veut ou pas. Avec toi, c’est assez facile vu que j’ai l’impression que tout est normal même si je te dis des trucs énormes qui feraient fuir la plupart des gens. Cela fait grandement partie de ce qui m’a plu en toi, en dehors de tes yeux, de ta façon d’embrasser, de toucher et de ta silhouette ! Bref, c’est le « coup de foudre à rebours », expression déposée depuis hier, puisque manifestement, personne ne l’avait encore sortie. Savoir ce qu’elle recouvre en ce qui te concerne, c’est un peu tôt (ou tard), mais pour le moment, elle veut dire que je pense beaucoup à toi, que tu me manques et que l’idée d’une relation « suivie » m’a effectivement effleuré l’esprit… »

Voilà… Et en plus c’est bien écrit… Cela me laisse songeuse quant à cette sempiternelle question qui est de savoir si c’est, comme dans les contes de fées, LA personne qui déclenche le sentiment d’amour, parce que c’était Lui, parce que c’était Elle, ou bien si, comme le sous-entendent Wong Kar-Wai et bien d’autres, et comme le laisse à penser cette histoire que je viens de vous raconter, c’est une « mood for love » préexistante, une disposition faste, un terreau propice, une sorte de désir plus ou moins conscient de tomber amoureux, une disponibilité à l'autre en tout cas, qui permet au sentiment d’advenir, d’émerger.

 

En attendant, vous avez maintenant la preuve officielle qu'en matière de relations amoureuses, il est parfois possible de passer d’une indifférence distante à un souci attentif et attentionné, avec toujours, quand même cette difficulté à faire coïncider les temporalités des deux côtés…

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L
Ah! ces "coins si denses" qu'il faut se faire coïncider... En corps et toujours se cogner aux coins de la vie... Coin-coin dit le canard... Qui s'y connait.
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E
Arg ! c'est exactement mon cruel dilemne du moment !<br /> Peut-être que d'ici quelque temps, tu changeras d'avis, ou lui, et vogue la galère...
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