Ron l’infirmier : la chambre d’Albert Camus

Publié le par Ephedra

C’est sous ce pseudonyme de « Ron l’infirmier » que William Réjault a d’abord publié La chambre d’Albert Camus. Un pseudo, pourquoi ? Parce que dans le civil, William Réjault était effectivement infirmier. Un pseudo peut-être aussi parce qu’avant d’être écrivain, il était blogueur, sur http://ron.infirmier.free.fr/ puis sur http://william.rejault.free.fr

 

En 2006, William Réjeault a donc publié ce livre, qui reprend des passages de son blog d’alors. Comme quoi, d’internet à l’édition, des ponts sont parfois possibles. Je me souviens avoir entendu parler de ce bouquin à l’époque de sa parution. Il avait été assez médiatisé du fait du profil un peu « atypique » de son auteur, mais aussi pour sa qualité (quand même !...), et pour l’originalité de son propos, qui retrace le quotidien d’un jeune infirmier, dans des situations et des services très diverses.

 

Le style de William Réjeault est vif et alerte ; ses remarques fines et pertinentes ;  ce qu’il dit de sa pratique professionnelle intéressant et instructif. Il y a tour à tour de l’humour et de la tendresse, de l’admiration et du dégoût, de la révolte et de l’incompréhension, du désespoir et de l’insoumission dans toutes les petites vignettes qui composent cet ouvrage, comme autant de petits tableaux, tous plus vivants les uns que les autres. La force de William Réjault est d’avoir réussi, même lorsqu’il parle de mort, à restituer la vie. Il évoque des questions et des situations auxquelles sont confrontées au quotidien les infirmiers : la distance professionnelle, la surmédication et les mauvais traitements en psychiatrie, les patients, la dégradation du corps et de l’esprit, les affres de la vieillesse et de la maladie, la mort. Tout cela avec toujours vachement d’esprit et d’entrain, même quand c’est triste à pleurer. Surtout quand c’est triste à pleurer.

 

Un livre qui se dévore en une soirée ou qui se déguste par petites touches. Une réflexion sur la dépendance et le temps qui passe, qui ne donne définitivement pas envie d’être malade ni de devenir vieux, même avec un infirmier comme Ron !... :-(((

 

 

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C
Non, je ne savais pas qu'il en avait publié un autre ! je le chercherai donc !
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C
J'ai trouvé ce bouquin très bien, mais ô combien désespérant en effet ! à ne pas lire si on apréhende vieillesse et maladie...
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E
<br /> Hmmm, pas toujours optimiste, en effet... Mais lucide et juste, et puis quand même drôle aussi parfois. En tout cas, cela m'a donné fortement envie de lire son livre suivant: "Quel beau métier vous<br /> faites!", dans la même veine que le premier. L'avez-vous lu?<br /> <br /> <br />