Le battement d’ailes d’une boîte aux lettres
Vous avez tous déjà expérimenté la chose : un carrefour modifié, une rue réaménagée en sens unique, une route barrée, et ce sont toutes nos habitudes de circulation qui se trouvent transformées. On voulait passer par là, mais on ne se rappelait plus que depuis quelques jours c’était en sens interdit. On voulait aller à tel magasin, mais l’on ne savait pas qu’il était fermé et avait été remplacé par un autre.
Eh bien moi, hier, c’est contre une boîte aux lettres, ou plus exactement contre son absence, que je me suis cassée le nez ! « Ma » boîte aux lettres attitrée dans laquelle je postais mon courrier en allant travailler le matin a été purement et simplement enlevée pendant les vacances ! Je me suis trouvée toute bête et désemparée, perdue dans mes repères, l’enveloppe à la main, avec du vide en face de moi. J’ai d’abord pensé qu’elle avait peut-être été déplacée de quelques mètres. Mais que nenni ! Ni de quelques mètres, ni de quelques dizaines, ni même de quelques centaines de mètres. Cette boîte aux lettres a été purement et simplement enlevée du périmètre dans lequel elle se trouvait. Tchouk !, désintégrée !
Quel foin pour une boîte aux lettres, me direz-vous peut-être. Soit. Sauf que cet évènement en apparence sans importance va avoir des incidences réelles sur mon quotidien : les matins où j’aurai du courrier à poster, je privilégierai une autre route avec une boîte aux lettres, et si cela se trouve, la répétition aidant, à force de prendre cet autre chemin pour poster mon courrier, j’en viendrai à faire de cet itinéraire bis mon nouveau chemin favori, qui à son tour engendrera peut-être de nouvelles habitudes et de nouvelles pratiques - de consommation, de sociabilité, etc… Je ne parle même pas des modifications apportées par cet enlèvement dans la tournée du préposé chargé de relever les boîtes !...
"L’effet papillon", quoi !...
Tout cela pour dire qu’il ne faut pas minorer la disparition d’une boîte aux lettres.
Photo: www.cortland.edu